La déclaration d'impôt sur le revenu,
cerfa n° 2042 ou IRPP pour Impôt sur
le revenu des personnes physiques,
centralise les revenus professionnels et
les éléments imposables du foyer [bénéfices
agricoles (BA), bénéfices industriels et
commerciaux (BIC), bénéfices non commerciaux
(BNC), revenus fonciers, revenus de capitaux,
pensions, salaires, rentes...]. Elle intègre
aussi les éventuels crédits et réductions
d'impôts. Voyons les grandes étapes de votre
déclaration en prenant le cas d'un couple
avec un enfant. Madame est Idel ; Monsieur,
salarié
Un parcours fiscal fléché par l'administration
Connectez-vous à votre «espace abonné particulier» du site https://impots.gouv.fr et suivez les
instructions. Après les vérifications d'usage
(nom, prénom, adresse, situation etc.), vous
devez cocher les cases qui afficheront les
rubriques vous concernant. Si vous en omettez certaines, elles ne se présenteront pas et
vous risquez d'oublier certaines déclarations.
S'il s'agit d'un avantage fiscal, l'administration ne vous sollicitera jamais pour vous en
accorder le bénéfice. En revanche, si vous
omettez de déclarer un revenu, vous vous
exposez à un redressement fiscal avec
majoration. Vous pourrez bien plaider le droit
à l'erreur, mais n'en n'abusez pas.
1/ Revenus catégoriels imposables
-
Revenu brut global. La première grande
étape consiste à renseigner tous vos revenus
avant abattement dans chaque catégorie :
salaires, BIC, BNC, BA, revenus fonciers,
rentes, etc. Les abattements forfaitaires,
comme par exemple 10% sur les salaires,
seront calculés automatiquement par les
impôts, à moins que vous n'optiez pour
la déduction des frais réels.
Les déficits professionnels s'imputent sans
limite sur le revenu global tandis que les déficits non professionnels ne peuvent, sauf
exceptions prévues par la loi, s'imputer que
sur les revenus d'une même catégorie ou sont
reportés sur les années suivantes.
Nota : certains revenus même exonérés
doivent être déclarés pour le calcul de votre
revenu fiscal de référence.
-
Revenu net global. De ce premier total sont
ensuite soustraites les charges déductibles
telles que pensions alimentaires versées,
CSG déductible sur revenus fonciers, primes
versées sur un plan d'épargne retraite individuel (PER) etc.
Revenu net global = revenu brut global -
charges déductibles
BNC de Madame : 40 000€ (frais professionnels déjà déduits et déclarés dans la 2035)
Salaire de Monsieur : 25 000€ - déduction
10 %, soit 22 500€
Versement sur le PER de Monsieur : 2 500€
Revenu net imposable du foyer : 60 000€
2/Parts fiscales et quotient familial
La seconde grande étape porte sur les parts
fiscales et le calcul du quotient familial,
à savoir le revenu net imposable divisé par
le nombre de parts affectées à chaque foyer
fiscal selon la formule :
Quotient familial = revenu net imposable/
nombre de parts fiscales.
Notre couple avec un enfant a 2,5 parts
(1 part/parent + 0,5 pour l'enfant). À compter du 3e
enfant, chacun procure une part
supplémentaire.
Soit : 60 000/2,5 parts = 24 000€
3/ Calcul de l'impôt brut
L'impôt s'applique par tranche dont les montants sont revus chaque année.
Tranches du quotient familial |
Taux |
Jusqu'à 11 497 € | 0% |
De 11 498 € à 29 315 € | 11% |
De 29 316 € à 83 823 € | 30% |
De 83824 € à 180294 € | 41% |
Plus de 180 294 € | 45% |
Le nombre de parts fiscales et le quotient
familial connus, il est maintenant possible d'appliquer les tranches du barème
d'imposition.
Dans notre exemple, le quotient familial est
de 24000€. L'impôt est donc calculé ainsi :
Tranche 1 (jusqu'à 11 497) : 11 497 x 0% = 0
Tranche 2 (de 11498 à 24000) : (24000 - 11497
) x 11% = 12 503 x 11% = 1 375,33
Total : 1 375,33€ par part.
L'impôt brut est de 3 438,32€ (1 375,33 x
nombre de parts fiscales soit 2,5).
À noter : l'avantage fiscal résultant de l'application du quotient familial est plafonné
à 1791€ par demi-part supplémentaire pour
2024. En d'autres termes, la différence entre
l'impôt calculé avec 2 parts et celui calculé
avec 2,5 parts ne doit pas dépasser 1791€.
On y ajoute les impôts calculés à un taux
particulier pour certains revenus comme
les plus-values à long terme ou les revenus
de capitaux mobiliers (RCM, 12,80%), les
revenus de brevets et droits d'auteur (10%)...
4/ Calcul de l'impôt net
Pour calculer l'impôt net, l'administration va
défalquer les réductions et crédits d'impôts
déclarés.
Une réduction d'impôt (RI) vient en déduction du montant de votre impôt dû. Si ce
dernier est inférieur à la réduction, elle ne
vous sera pas restituée. Ex. de réductions
d'impôt pour : souscription au capital de
PME ; enfant au collège, lycée, enseignement
supérieur ; dons (7UD : 75% et 7UF 66%) ;
investissements locatifs...
Un crédit d'impôt (CI) vient également
minorer votre impôt, mais à la différence
d'une réduction d'impôt, il vous est versé
si votre impôt est inférieur. Ex. de crédits
d'impôt : formation du chef d'entreprise,
famille, CESU...
L'enfant est au lycée : RI 153€.
Madame a reporté 499€ de crédit d'impôt
formation figurant sur sa 2069-RCI.
Dans notre exemple, l'impôt final du couple
est de 2 786€ (3 438 - 153 - 499).
Organisez votre fiscalité
Pendant l'année, c'est le moment de profiter
d'un audit d'optimisation fiscale prévisionnel
pour bénéficier d'avantages fiscaux selon
votre situation réelle. Il sera toujours temps
d'effectuer les derniers ajustements en fin
d'année.
N'oubliez pas de créer votre «dossier IRPP»
physique ou numérique que vous alimenterez au fur et à mesure de la réception des
justificatifs pour la 2042.
Enfin, notre dernier conseil : lorsque vous
vous apprêtez à déclarer, comparez avec l'an
dernier pour éviter les «ah oui, j'avais oublié
ça !». La procrastination étant votre pire
ennemi, transformez ce grand rendez-vous
avec l'administration fiscale en une belle
opportunité pour optimiser votre fiscalité !
Bon à savoir
Système national inter-régimes (Snir). Le relevé Snir, transmis à l'administration,
compare vos recettes déclarées sur la 2035. Des écarts importants peuvent entraîner
des demandes d'explications, voire un rejet de comptabilité par le fisc. Il est aussi
crucial pour la prise en charge par la Cpam de la cotisation maladie des praticiens
et auxiliaires médicaux conventionnés (PAMC) : les honoraires conventionnés,
dépassements doivent figurer dans les bonnes cases «DS» du volet social.
Les cotisations sociales sont calculées à partir des chiffres déclarés dans la 2042-C-Pro
ainsi que plusieurs cases spécifiques commençant par «DS». La traditionnelle
DSPAMC a été supprimée.
À ne pas déclarer. Les aides et revenus exonérés ne doivent pas être déclarés : bourses
d'étude sur critères sociaux, APL, salaires étudiants (moins de 5 318€), indemnités
de stage/apprentissage (moins de 2 1273€), indemnités de licenciement/retraite
(légales/conventionnelles), indemnités de départ volontaire (plan social), etc.
Derniers arbitrages. En général, les optimisations fiscales doivent s'effectuer en
cours d'exercice (Madelin, investissements locatifs, Cesu, chèques-vacances etc.).
Au moment de la déclaration, il est trop tard pour en profiter. En revanche, certains
arbitrages ne peuvent s'effectuer qu'à la rédaction de la 2042. Par exemple : rattacher
un enfant majeur au foyer fiscal, profiter du prélèvement forfaitaire unique (PFU)
ou payer l'impôt au barème progressif normal, choisir pour les revenus fonciers
entre le régime du réel et le micro foncier, etc.
Dates limites de déclaration
- Départements n°01 à 19 (zone 1) : jeudi 22 mai 2025 à 23h59.
- Départements n°20 à 54 (zone 2) : mercredi 28 mai 2025 à 23h59.
- Départements n°55 à 976 (zone 3) : jeudi 5 juin 2025 à 23h59.
Pièges et erreurs fréquentes
- Oublier d'activer la page 2042-C-Pro.
- Se tromper en déclarant le résultat dans la case des salaires.
- Se tromper dans les conditions pour bénéficier des exo ZRR et ZFU et autres dispositifs.
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