Les déplacements professionnels déductibles s'entendent comme des déplacements indispensables à votre activité, par exemple vos tournées auprès de vos patients, lors d'une formation mais aussi le trajet domicile-lieu de travail. Dans tous les cas, vous devrez pouvoir justifier du nombre de kilomètres parcourus et démontrer qu'ils sont indispensables à votre activité.
La déduction fiscale aux frais réels est
le régime de droit commun prévu par l'article
83 du Code général des impôts (CGI).
Dépenses couvertes. Les professionnels
peuvent déduire, au prorata de leur utilisation
professionnelle, toutes les charges d'usage
(carburant, entretien, petites réparations,
loyers en cas de location ou crédit-bail,
péages, parkings...) et de propriété (amortissement dans certaines limites, assurances,
intérêts sur emprunts, carte grise, grosses
réparations). Le véhicule doit être inscrit au
registre des immobilisations. Pour la limitation des amortissements et des loyers, voir
le BOI-BIC-AMT-20-40-50-20170301.
Concernant les voitures électriques, sachez
que vous pouvez amortir la batterie séparément et que pour le reste le plafond est limité
à 30 000 €.
Revente et plus-value. Un jour vient où il faut
revendre le véhicule. Vous risquez alors de
dégager une plus-value (= prix de vente -
la valeur nette comptable) qui pourra, après
application de règles complexes, être considérée comme imposable. Cette plus-value
augmentera toujours l'assiette de vos
charges sociales.
Contrôle fiscal des frais réels. Votre vérificateur va s'assurer que vous avez bien appliqué la
législation. Il va pour cela exclure toute charge
pour laquelle vous ne pouvez démontrer son
paiement ou fournir une pièce justificative. Il
vérifiera également qu'une quote-part d'assurance, d'entretien, de carburant, d'amortissements a bien été réintégrée en fonction des
kilomètres effectués à titre privé. De même,
selon le taux d'émission de CO², il s'assurera
qu'une quote-part d'amortissement a bien été
exclue. Si vous avez vendu le véhicule cette
année-là, il vérifiera que la règle de taxation
des plus-values a été correctement appliquée... Votre vérificateur aura beaucoup de
mérite à tout vérifier et vous à tout justifier.
Opter pour les indemnités kilométriques, c'est se simplifier la vie.
Pour simplifier sa tâche et celle du contribuable, l'administration a créé une tolérance
administrative qui permet de déduire plus
simplement ces charges.
Comment opter ? Il suffira de cocher la
ligne 23 de votre déclaration 2035 A. L'option
doit être faite en début d'année, porter
sur tous les véhicules, pour toute l'année.
Attention : le fait de porter des frais couverts
par le barème en charges constitue pour l'administration la présomption d'option aux frais
réels qui, dès lors, interdit les indemnités
kilométriques (IK).
Le barème forfaitaire. Chaque année, Bercy
publie un barème (voir ci-dessous) qui permet de calculer l'indemnité déductible selon
la puissance fiscale. Cette approximation est
à l'expérience assez réaliste. Elle prend en
compte la dépréciation du véhicule, le carburant, l'assurance, l'entretien... S'agissant
d'une moyenne, le barème vous sera d'autant
plus favorable que votre kilométrage professionnel est élevé et votre véhicule économe.
Dépenses à prendre en compte en plus
du barème. Ne sont pas prises en compte
dans ce barème et peuvent donc être déduits
en plus des IK les dépenses de parking,
garage, péages.
Revente et plus-value. Vous n'avez pas
inscrit votre véhicule au registre des immobilisations. Que vous l'ayez acheté ou pris en
location, vous n'avez aucun compte à rendre
au fisc ni aux organismes sociaux lors de la
revente. Vous n'avez pas à vous préoccuper
de la plus-value.
Le contrôle fiscal des IK. Le contrôleur vérifiera seulement votre carte grise (titulaire,
type, puissance fiscale) et la justification
des kilomètres professionnels. Quelle simplicité ! N'oubliez donc pas de conserver
une justification régulière de vos kilomètres
professionnels.
Si le choix des IK vous était favorable pour
votre véhicule thermique, il le sera a fortiori
pour votre véhicule électrique (VE).
Le véhicule électrique bénéficie, lui aussi,
de ce barème alors que ses frais (l'énergie
en particulier) sont nettement moins élevés. Cerise sur le gâteau, les VE bénéficient
d'une majoration de 20 %* sur l'ensemble du
barème ! Autant dire que les VE sont particulièrement choyés par l'administration fiscale.
Finalement, entre frais réels et indemnités kilométriques, comment choisir ? Le barème forfaitaire, établi sur la base d'une voiture moyenne, est non seulement souvent favorable voire très favorable, mais il constitue aussi et surtout une simplification administrative radicale pour l'administration et pour le contribuable. Bien sûr, vous prendrez la précaution de vérifier chaque année l'intérêt d'opter pour les frais réels ou les IK.
*Attention, les hybrides et hybrides rechargeables ne bénéficient pas des 20 %.
Barème kilométrique applicable aux voitures (en €) | |||
Puissance administrative (en CV ) | Distance (d) jusqu'à 5 000 km | Distance de 5 001 km à 20 000 km | Distance au-delà de 20 000 km |
---|---|---|---|
3 CV et - | d x 0,529 | (d x 0,316) + 1 065 | d x 0,370 |
4 CV | d x 0,606 | (d x 0,340) + 1 330 | d x 0,407 |
5 CV | d x 0,636 | (d x 0,357) + 1 395 | d x 0,427 |
6 CV | d x 0,665 | (d x 0,374) + 1 457 | d x 0,447 |
7 CV et + | d x 0,697 | (d x 0,394) + 1 515 | d x 0,470 |